
Dans ce western moderne, Félix Vannoorenberghe livre une performance de haut vol orchestrée par un Georges Lini inspiré. De bout en bout, on reste suspendu aux lèvres du comédien qui nous raconte la longue marche de Maria, jeune femme déterminée, emportant tout un village italien dans son sillon vengeur. Texte, jeu, musique, scénographie, tout est remarquable de justesse dans cette pièce coup de poing qui dénonce la violence patriarcale quotidienne faite aux femmes. Du grand art !
« Quand tu dois tirer, tire, cause pas ! » Sergio Leone
Dans ce village du sud de l’Italie, tout le monde est affublé d’un surnom. Simeone, le frère de la jeune Maria, on l’appelle Jésus. Il ressemble au Christ dont il joue le rôle lors de la Passion du Vendredi saint.
Maria, c’est cette jeune fille qui s’empare du pistolet Smith & Wesson 9mm dans le buffet de la cuisine. Elle quitte la maison, l’arme à la main. Elle marche en direction du village. Elle se rend chez Angelo le Couillon, le jeune homme qui lui a fait violence la veille.
Le village prend sa suite, finissant par former un cortège bigarré : le président du club des chasseurs, les employés de la casse-auto, le garagiste, les bikers du coin, la vieille institutrice, les voisines envieuses de la jeunesse de Maria. Et de sa beauté. Chacun y va de son anecdote sur Maria, livrant tour à tour chaque pan de sa vie. Il y a ceux qui l’encouragent, ceux qui veulent la dissuader, mais rien ni personne ne pourra l’arrêter, lui faire lâcher son arme, pas même les gendarmes.
A partir de 14 ans