Après avoir présenté Péplum médiéval la saison passée, Olivier Martin-Salvan revient au Théâtre National. Avec Pierre Guillois, ils entraînent le public dans une odyssée théâtrale aussi drôle qu’absurde.
L’un, généreux, est calé sur une caisse en carton posée au milieu du plateau. De cette caisse, il ne bougera pas. Dans un anglais imaginaire, il retrace l’épopée rocambolesque d’un homme – son ancêtre ? – maudit il y a des siècles par une sirène dans un fjord des îles Féroé. L’autre, malingre en maillot de bain, déploie – à côté, autour, au-dessus – des trésors d’inventivité pour illustrer les étapes de l’incroyable voyage de cet antihéros à travers les époques et l’Europe. La caisse devient vélo, moto, avion ; les acteurs activent les ressorts comiques du slapstick, du mime et du clown.
Au sein d’une scénographie dépareillée, le tandem improbable entraîne les spectacteur·ices dans une fable à la fois tendre et burlesque qui rend hommage au théâtre artisanal. Foncièrement populaire et ludique, leur cabaret de carton donne à voir la force et la magie de cet art éphémère, et sa poétique fragilité.
photo (c) Fabienne Rappenneau