
Une maison pleine de pièces que l’on partage avec sa famille, ses proches, ou encore la famille que l’on s’est choisie, peut être un lieu de calme et de sécurité, d’hostilité contenue ou d’amour.
Constant Permeke a exploré l’humain et l’attachement entre les êtres humains. Pour dépeindre la psychologie de l’être humain et la dynamique des rapports humains, il a déformé ses personnages. Tantôt avec la solide matérialité des empâtements de peinture et des traits grossiers au fusain, tantôt avec des lignes délicates au crayon et de la peinture diluée à la térébenthine, il a joué sur les registres de la persévérance obstinée, de la tendresse et de la spiritualisation. Ses personnages insolites aux poses fragiles semblent se résigner à la vie. Ils sont enfermés et comprimés dans un espace beaucoup trop petit. Quoique vibrant d’une énergie allègre et brute, ils respirent aussi la mélancolie, l’abandon, la bienveillance et le dévouement.
Les relations familiales et interpersonnelles sont un sujet qui court comme un fil rouge dans toute la pratique artistique de Permeke. Nous ressentons la solidarité, la chaleur et l’intimité du foyer, le désir et l’attente d’une naissance, la cruauté du manque et la solitude. Permeke appréciait beaucoup la vie en famille. Avec son épouse Marietje, Permeke a eu six enfants, dont deux sont morts en bas âge.
La quête de liens est un thème qui ne laisse pas les artistes d’aujourd’hui indifférents. Quelques artistes de premier plan nous invitent à une réflexion critique sur le thème :
Alice Neel (USA, 1900-1984) est une fine observatrice des relations humaines et des inégalités sociales.
Maria Lassnig (Autriche,1919-2014) illustre sans fard des scènes crues de la vie quotidienne des couples et des ménages.
La série de portraits que Birde Vanheerswynghels (Belgique, 1986) a peinte montre la vulnérabilité de sa propre « chosen family » et de la communauté queer.
Dans l’installation vidéo « My father’s garden », Anne Daems (Belgique, 1966) observe son père et la végétation changeante.
Tom Hallet (Belgique, 1990) s’efforce lui aussi de saisir le lien entre parent et enfant à travers les cycles de la nature.